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Faire l’archéologie par les sources d’archives

Sélection des sources d’archives des fouilles Bonaparte à Vulci (1828-1846), réélaboration C. Mazet

Annoncée par le parc archéologique du Colisée en février 2020, la mise au jour dans l’aire de la Curie du Forum romain d’une chambre funéraire datée du VIe siècle av. J.-C. a fait grand bruit ! Cette découverte, près de l’emplacement supposé de la sépulture de Romulus et à quelques mètres du Lapis niger, fait écho à l’engouement actuel pour la fondation légendaire et les origines « royales » de la cité latiale. Il s’agit en réalité d’une redécouverte, rendue possible par l’étude préalable des archives des fouilles du début du XXe siècle de l’archéologue italien Giacomo Boni. Celles-ci mentionnaient déjà le sarcophage en tuf (sans doute un cénotaphe, accompagné d’un autel) et décrivaient son mobilier.

Ce n’est qu’un cas d’archéologie de l’archéologie parmi tant d’autres. Sur le sol italien, où l’activité des excavations n’a jamais cessé depuis le XVIIIe siècle, nombreux sont les lieux pour lesquels les archives des fouilles anciennes demeurent précieuses, voire indispensables, pour entreprendre de nouvelles recherches. Outre l’enrichissement de données utiles à la connaissance historiographique d’un site, se plonger dans la documentation de ces découvertes c’est redécouvrir les méthodologies et les législations d’une époque ainsi que le parcours et les choix de femmes et d’hommes qui firent l’histoire de la discipline archéologique. Grâce à ces archives, produites par les propriétaires des sites exploités, par les archéologues, les savants, les dessinateurs, les marchands ou les collectionneurs, ce genre d’enquête permet de restituer la profondeur chronologique et la biographie sociale d’objets longtemps décontextualisés, que nous retrouvons aujourd’hui dans les vitrines des musées ou sur le marché de l’art.

Mais où trouver les informations nécessaires à l’enquête de l’archéologue ?  Comment exploiter efficacement et présenter cette documentation historique ? Quels sont les véritables apports de ces archives à la recherche archéologique actuelle ? C’est autour de ces réflexions liant historiographie et archéologie que se tiendra du 26 au 30 octobre 2020, entre Rome et Naples, un atelier de formation à la recherche intitulé Archéologie des sources documentaires: l’apport des archives historiques à la recherche archéologique. En plus des sessions de conférences et des visites de centres d’archives, de musées et de sites, il permettra à une dizaine de jeunes chercheurs de dialoguer autour de leurs projets de recherche actuels et futurs avec des spécialistes des diverses disciplines qui constituent ce domaine d’étude émergent.

Cette rencontre est coorganisée par l’École française de Rome et le Centre Jean Bérard, avec le partenariat de nombreuses autres institutions françaises (Villa Médicis – Académie de France à Rome, Institut national d’histoire de l’art, Université de Tours) et italiennes (Archivio di Stato di Napoli ; Dottorato in scienze storiche, archeologiche e storico-artistiche dell’Università di Napoli Federico II ; Museo Archeologico Nazionale di Napoli ; Parco archeologico dei Campi Flegrei ; Direzione regionale Musei Campania ; Parco Archeologico di Pompei ; Soprintendenza ABAP per la città metropolitana di Firenze e le province di Pistoia e Prato).

Au sein même de l’EFR, d’autres initiatives portent sur ces problématiques, en particulier le programme FAC-SIMILE. Documentation graphique et musées de peinture étrusque, associé à cet événement.

Lien vers l’appel à candidatures (clos au 30 avril 2020)


Pour aller plus loin, quelques ressources en ligne :

Histoire de l’archéologie européenne

Archives et archéologie


Christian Mazet
Membre de première année de l’École française de Rome
Section Antiquité


OpenEdition vous propose de citer ce billet de la manière suivante :
EFR (24 avril 2020). Faire l’archéologie par les sources d’archives. À l’École de toute l'Italie. Consulté le 10 octobre 2024 à l’adresse https://doi.org/10.58079/o4qw


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